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DRAME.

SOPHIE, jette un cri perçant, en ſerrant Zamor & Mirza contre ſon ſein.
VALÈRE, furieux, courant après Sophie.

Si l’on emploie la moindre violence contre mon épouſe, je ne reſpecte plus rien. (Au Juge.) Et toi, barbare, tremble d’être immolé à ma juſte fureur.

UN ESCLAVE.

Dût-on nous faire mourir tous, nous les défendrons.

(Les Eſclaves ſe rangent autour d’eux, & forment un rempart, les Soldats & Grenadiers s’en approchent avec la bayonnette.)

LE MAJOR, aux Soldats.

Soldats, arrêtez. (Au Juge.) Je ne ſuis point envoyé ici pour ordonner le carnage & pour répandre du ſang, mais pour ramener l’ordre. Le Gouverneur ne ſera pas long-tems à paroître, & ſa prudence nous indiquera mieux ce que nous devons faire. (Aux Étrangers & aux Eſclaves.) Rassurez-vous ; je n’emploierai pas la force ; vos efforts ſeroient inutiles, ſi je voulois l’exercer. (À Sophie.) Et vous, Madame, vous pouvez vous