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cette maladie se développe surtout sur les sujets jeunes ; que les animaux de l’espèce ovine âgés de plus de deux ans ne sont que rarement affectés ; qu’il en est de même pour ceux de l’espèce bovine âgés de plus de trois ans. Les taureaux sont plus rarement attaqués que les génisses. Les animaux de l’espèce ovine sont le plus souvent atteints vers le septième ou huitième mois, quelquefois même à leur naissance ; mais ce ne sont que de bien rares exceptions.

D’après Huzard ce seraient les animaux débilités par un lait trop aqueux, qui en seraient affectés. Fromage de Feugré est complètement en désaccord avec Huzard ; d’après lui, les animaux forts y seraient prédisposés. On l’a attribué aux insolations trop fortes, aux changements de température, à une irritation des centres céphalo-rachidiens, à un engorgement séreux de ces mêmes parties, ainsi que nous l’avons déjà vu précédemment. Tantôt la pluie, tantôt la rosée, le pacage des nuits dans les saisons pluvieuses et froides, le sevrage précipité, la chaleur des bergeries ont encore été accusés de faire développer cette maladie. Un berger d’Écosse, James Hoog, croyait qu’il était dû au refroidissement de la région dorsale pendant les pluies froides et les vents de l’hiver. On a été jusqu’à invoquer l’influence du mâle ; ainsi on a prétendu que les pères faibles donnaient le jour à des produits affectés de tournis. L’attelage au joug a été aussi considéré comme faisant développer cette affection sur l’espèce bovine. Or nous savons qu’on n’attèle que rarement les bœufs avant l’âge de deux ou trois ans, et le tournis se développe principalement dans le jeune âge ; il est donc impossible d’admettre une pareille opinion.