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XVI.— LES IDÉALES ABEILLES


« Afin de réduire le Ternaire, par le moyen

du Quaternaire, à la simplicité de l’unité. »

Le R. P. Esprit SABATRIER. L’Ombre

idéale de la sagesse universelle.


« Eh ! oui, songeait Hubert, en replaçant le livre dans le coin restreint des philosophes, c’est une assez bonne lecture en un moment, non de spleen, mais d’ennui motivé, que des pages de psychologie positive et désenchantante, comme du Ribot. Ce précis dialecticien me prouve clair que ma personnalité est un accord fragile, qu’une seule fausse note dans tout le clavier peut détruire. Cela me serait bien égal : une folie mesurée à idée fixe doit aider beaucoup à supporter la vie. Ainsi, les collectionneurs sont enviables, ceux qui recueillent les vieux boutons de cuivre et les classent par genres, ou les anciennes serrures à secret, ou tout ce que l’on a écrit contre les femmes, ou les figurines en biscuit de Sèvres, ou les feuilletons de M. Lemaitre, ou les souliers de bal historiques. Il ne faut pas être difficile sur le choix d’une manie : qu’elle soit inépuisable, elle est bonne. Quant aux folies mieux caractérisées, on en peut noter d’excellentes et, en général, aucune de celles que l’on dénomme folies douces ne doit être méprisée : le peuple le savait bien, jadis, qui respectait,