Page:Grégoire de Nazianze - Éloge funèbre de Césaire, 1853.djvu/16

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De tant de titres précieux qu’ils ont à nos louanges (et puisse-t-on ne pas m’accuser d’arrogance si j’exalte ce qui me touche de si près !), le plus grand, celui qui les distingue en quelque sorte, c’est la piété. Oui, je parle de ces vénérables têtes blanches que vous voyez, non moins respectables par la vertu que par l’âge ; leurs corps sont épuisés par le temps, mais leurs âmes sont jeunes pour Dieu.

III. Le père, olivier sauvage changé par la greffe en olivier fertile, devint assez riche de séve pour qu’on le jugeât digne de greffer d’autres arbres à son tour, et qu’on lui confiât la culture des âmes ; élevé au rang suprême de pasteur de ce peuple, comme un autre Aaron ou un autre Moïse, il mérita d’approcher de Dieu et d’être l’interprète de la voix divine auprès de ceux qui se tiennent à distance, doux, sans colère, la sérénité sur le visage, la flamme dans le cœur, riche de ces vertus qui paraissent au dehors, plus riche en-