Page:Grégoire de Nazianze - Éloge funèbre de Césaire, 1853.djvu/50

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beau spectacle : ce noble lutteur descendit dans la lice avec une seule arme, le signe du Christ, un seul bouclier, le Verbe divin, pour combattre un adversaire puissant par ses armes, habile par sa rare éloquence ; mais sans s’étonner à la vue d’un tel ennemi, sans que la flatterie lui fît rien rabattre de son orgueil, il était tout prêt à lutter par la parole et par l’action contre un adversaire aussi fort par l’une que par l’autre. Telle était l’arène, tel le champion de la piété : l’arbitre du combat était d’une part le Christ, armant son athlète de sa propre passion, de l’autre un tyran redoutable, tantôt caressant par des paroles amies, tantôt épouvantant par l’immensité de sa puissance ; les spectateurs étaient d’un côté ceux qui demeuraient encore fidèles à la piété, de l’autre ceux que le séducteur avait entraînés, tous impatients de voir quel serait le sort de leur