Page:Grégoire de Nazianze - Éloge funèbre de Césaire, 1853.djvu/54

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bannir : le prince désirait trop vivement conserver Césaire, dont la science était l’ornement de sa cour ; il fait entendre en présence de tous ces paroles tant de fois répétées : « Ô heureux père ! Ô malheureux enfants ! » car il daigna nous honorer en nous enveloppant dans le même outrage, nous dont il avait connu à Athènes et l’instruction et la piété. Réservé pour rentrer une seconde fois dans le palais (car la justice divine armait à propos Julien contre les Perses), le noble exilé revient vers nous, chargé de trophées non sanglants et plus illustre par sa disgrâce que par l’ancien éclat de sa fortune.

XIV. Pour moi, j’estime cette victoire beaucoup plus glorieuse et plus honorable que la puissance sans bornes, le riche manteau de pourpre, le magnifique diadème de l’empereur ; je suis plus fier de cette lutte que s’il eût partagé avec Julien tout l’empire. Il cède donc au malheur du temps, et en cela il obéit à notre loi, qui or-