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ARGUMENT ANALYTIQUE

DE L’ÉLOGE FUNÈBRE DE CÉSAIRE


PAR SAINT GRÉGOIRE DE NAZIANZE.




Césaire, frère de saint Grégoire de Nazianze, l’un des médecins les plus habiles et l’un des hommes les plus savants de son temps, accueilli et honoré successivement par les empereurs Constance, Julien, Valentinien et Valence, mourut tout à coup à la fleur de l’âge. Saint Grégoire prononça en présence de son père et de sa mère qui vivaient encore, et d’un immense concours de fidèles, l’éloge funèbre de ce frère (368 ou 369). Cette vie si simple et si modeste, comme celle de presque tous les personnages dont les Pères de l’Église prononçaient l’oraison funèbre, est racontée par saint Grégoire avec autant de charme que d’éclat. Deux ou trois incidents seulement avaient marqué la carrière de Césaire : ils fournissent à l’orateur le sujet de développements variés, qui rompent la monotonie du panégyrique. On admire surtout le récit de la lutte de Césaire contre l’empereur Julien, qui voulait le convertir au christianisme ; mais, ce que saint Grégoire ne dit pas, c’est que Césaire, tout en refusant d’abjurer la foi chrétienne, ne s’empressait pas cependant de s’éloigner d’une cour où Julien le voyait sans déplaisir. Il fallut, pour le décider à la retraite, l’intervention de son frère, qui, dans une lettre parvenue jusqu’à nous, lui reproche amèrement de conserver une position indigne d’un chrétien, et de compromettre le nom et l’autorité de l’évêque son père. Césaire, il est vrai, après avoir lu cette lettre, n’hésita pas un seul moment.


I. Il ne faut pas attendre de l’orateur un effort d’éloquence ; il saura modérer l’expression de sa douleur. Après avoir rappelé ce que fut Césaire et adressé de justes consolations à ceux qui le pleu-