Page:Grégoire de Nazianze - Homélie sur les Machabées, 1900.djvu/16

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torture présente qu’ils ne désirent celle qui tarde encore ; toute leur crainte est que le tyran ne se lasse, que plusieurs d’entre eux ne se retirent sans couronne, ne soient séparés malgré eux de leurs frères et ne remportent une triste victoire, car ils ne sont pas encore assurés du martyre.

IV. Enfin nous voyons une mère vaillante et généreuse, aimant à la fois ses enfants et Dieu, et dont les entrailles maternelles ressentent des déchirements peu ordinaires à la nature. Elle ne s’attendrit point sur les souffrances de ses enfants, mais elle tremble qu’ils n’aient pas à souffrir ; elle ne regrette pas ceux qui ne sont déjà plus, mais elle souhaite que ceux qui vivent encore leur soient réunis ; elle songe plus à ceux-ci qu’à ceux qui ont déjà quitté la terre. C’est que pour les uns la lutte est encore incertaine, pour les autres le repos est assuré ; elle a confié les premiers à Dieu, elle voudrait que Dieu reçût aussi les autres. Ô âme virile dans un corps de femme ! ô