Page:Grégoire de Nazianze - Homélie sur les Machabées, 1900.djvu/18

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admirable et magnanime offrande ! ô sacrifice digne de celui d’Abraham ! si toutefois il n’a pas fallu ici plus de courage encore. Abraham n’a qu’un fils à offrir, il l’offre avec empressement, bien que ce soit son fils unique, l’enfant de la promesse, l’enfant que regarde la promesse ; et, ce qui est plus grand encore, Isaac n’est pas seulement la tige de sa race, il devient les prémices de tous les sacrifices semblables : mais elle, elle consacre à Dieu un peuple entier d’enfants ; supérieure à toutes les mères et à tous les prêtres, elle offre des victimes qui viennent tendre la gorge au couteau, des holocaustes raisonnables, des hosties qui courent à l’autel. Elle leur découvre ses mamelles, elle leur rappelle qu’elle les a nourris, elle leur montre ses cheveux blancs, elle les supplie au nom de sa vieillesse ; ce n’est pas leur salut qu’elle cherche, ce sont leurs souffrances qu’elle presse ; ce n’est pas la mort, mais le retard, qui lui semble un péril. Rien ne l’abat, rien ne l’amollit, rien ne refroidit son courage ; ni les che-