Page:Grégoire de Nazianze - Homélie sur les Machabées, 1900.djvu/40

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qui t’aiment la sépulture pieuse qu’a peuplée le sein d’une seule femme. »

VIII. Telles furent leurs paroles et leurs actions ; semblables à des sangliers qui aiguisent leurs défenses l’une contre l’autre, ils souffrirent suivant le rang de leur âge et avec une égale constance. Ils remplirent de joie et d’admiration leurs compatriotes ; ils frappèrent de stupeur et d’épouvante ces persécuteurs qui, venus pour faire la guerre à une nation tout entière, se voyaient vaincus par l’union de sept frères combattant pour la piété, et contraints de renoncer à tout espoir de réduire les autres.

Cependant leur généreuse mère, mère vraiment digne de fils si nobles et si courageux, grand et sublime cœur formé par la loi, avait été partagée d’abord entre la joie et la crainte, suspendue entre deux sentiments divers : elle était joyeuse du courage de ses enfants et du spectacle qu’elle avait sous les yeux ; elle craignait l’avenir et l’excès des supplices. Semblable à l’oiseau qui, à l’approche d’un serpent ou de quelque autre ennemi, voltige en criant autour de ses petits,