Page:Grégoire de Nazianze - Homélie sur les Machabées, 1900.djvu/46

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bourreaux ; encore un peu, et je remercierais le tyran de m’avoir réservée la dernière au supplice, afin qu’après avoir donné mes fils en spectacle, après avoir combattu dans chacun de mes enfants, je sortisse de ce monde avec une sécurité parfaite et à la suite de victimes parfaites.

« Je n’arracherai point mes cheveux, je ne déchirerai point mes vêtements, je ne meurtrirai point mes chairs avec mes ongles, je n’appellerai point d’autres femmes pour pleurer avec moi, je ne m’enfermerai point dans les ténèbres comme pour forcer l’air même à gémir avec moi, je n’attendrai point les consolateurs, je ne placerai point sur ma table le pain de l’affliction, comme font de lâches mères qui sont mères seulement selon la chair, et dont les enfants meurent sans accomplir quelque grande action. Vous n’êtes pas morts pour moi, ô les plus chers des fils ! vous avez été cueillis comme des fruits précieux ; vous ne vous êtes pas éclipsés dans la nuit, vous avez changé de demeure ; vous n’avez pas été violemment séparés, mais étroite-