Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/48

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cations qu’une pensée émise peut produire dans le cerveau de celui qui la reçoit ; car chacun l’aperçoit sous un angle différent.

Nous avons une action sur notre milieu, sur ceux qui nous entourent, mais cette action est lente, très lente, et toujours modifiée par d’autres, il ne faut donc pas croire aux combinaisons venant transformer l’état social en un tour de main !

Cela peut paraître décourageant à ceux que ronge l’impatience, mais il ne faut pas nous payer de mots et d’illusions ; ce n’est qu’en sachant envisager les choses sous leur aspect réel que nous nous rendons compte du travail à accomplir.

Pour que l’état social anarchiste puisse s’établir, il faut que chaque individu, pris isolément, soit à même de savoir se gouverner lui-même, qu’il sache faire respecter son autonomie, sachant respecter celle des autres, sachant aussi dégager sa volonté des influences ambiantes.

Cela, certes, est un idéal qui, sans doute, de longtemps, ne pourra être atteint, mais qui doit être le but positif de nos aspirations, de notre propagande, et dont nous devons chercher à nous rapprocher le plus possible. Ne doit-on pas demander beaucoup pour obtenir un peu ? Est-ce à nous à réduire bénévolement nos demandes, alors que ce n’est que la force seule des choses qui doit nous indiquer ce qui est immédiatement réalisable ou non ?


Les masses sont ignorantes, d’accord, mais pour les sortir de leur ignorance, il faut que nous leur exposions tout notre idéal, toutes nos conceptions,