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quantité que les animaux avaient pu prendre, ou se basant sur celle que dans leurs expériences ils avaient eux-mêmes données, n’ont pas pris en considération les nombreuses circonstances qui influent sur l’apparition des symptômes, ou du moins n’ont pas pris soin d’indiquer la qualité du produit ingéré. Comment expliquer autrement, qu’un animal, comme l’a observé M. Hertwig, n’a succombé qu’après l’ingestion de deux kilos de cette substance, lorsque dans un autre cas signalé par M. Lanusse, l’animal, n’ayant pris qu’une feuille et demie de tabac, a succombé douze heures après.

Il est en effet certaines circonstances qui peuvent avoir de l’influence sur l’apparition plus ou moins rapide des symptômes et par suite qui font varier la dose toxique du tabac. Ainsi, il est démontré par l’expérience que les animaux de l’espèce bovine peuvent brouter impunément le tabac à l’état vert, sans présenter de graves dérangements ; c’est qu’alors les principes actifs sont peu énergiques, noyés pour ainsi dire dans une grande quantité d’eau de végétation. Mais il n’en est pas de même lorsque le tabac a subi la dessiccation, état que M. Lanusse appelle de conservation : le tabac jouit alors de toutes ses propriétés toxiques, seulement son action varie suivant le terrain qui l’a produit, suivant le climat de la contrée où il a été cultivé, suivant l’état de plénitude ou de vacuité de l’estomac au moment de l’ingestion, enfin suivant la nature elle-même des aliments qu’il peut contenir.

En général lorsque le terrain est formé de sable à