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cident, lui administrèrent des breuvages émollients et de l’huile ; trois heures s’étaient déjà écoulées et l’animal ne présentait aucun symptôme d’empoisonnement : cependant dans la crainte que les breuvages déjà administrés ne fussent assez efficaces, on lui fit prendre un litre d’eau vinaigrée : bientôt les phénomènes généraux de l’empoisonnement se manifestèrent. Peut-on réfuter que l’absorption, déjà empêchée par l’administration des premières substances, n’ait été provoquée par cette eau vinaigrée ? Que se passe-t-il donc ? Quel rôle si puissant peut jouer en présence de la nicotine l’action du vinaigre sur les phénomènes d’absorption ? Le vinaigre forme alors avec ce principe alcaloïde un sel soluble et facilement absorbable. Comment admettre, à l’exemple des partisans de l’eau vinaigrée, que cette boisson puisse neutraliser l’action de la nicotine ? N’est-ce pas au contraire lui faire acquérir plus d’activité, plus d’énergie et faciliter son absorption par suite de sa dissolution et de sa transformation en sel soluble d’acétate de nicotine ? Confirmé par l’opinion de MM. Lanusse et Thabourin, je crois qu’on doit rejeter cette médication à la période de début et n’y recourir qu’à une période plus avancée, alors que le sang est déjà chargé du principe actif du tabac. Cependant, si dès le début on a vidé le rumen au moyen de la gastrotomie, l’absorption n’étant plus à redouter, on peut encore l’employer. À côté de ce moyen irrationnel, on en trouve d’autres dont l’emploi a donné des résultats avantageux : c’est ainsi qu’on a conseillé l’usage de l’écorce de chêne, des glands de chêne, le