Page:Grellier - De l’empoisonnement par le tabac chez les bêtes bovines.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 47 —

trême, il faut admettre que la quantité de tabac ingéré est trop considérable pour être combattue avec efficacité par les médicaments et que la mort devient inévitable. La gastrotomie par elle-même a peu de gravité : la muqueuse du rumen est peu sensible, peu irritable et son incision ne nuit pas d’une manière évidente à la digestion. Quant à ce qui concerne les plaies du péritoine, on les considère bien souvent comme mortelles ; mais chez l’espèce bovine les lésions de cet organe ont moins d’importance qu’on le suppose généralement, car il jouit d’une moins grande sensibilité que chez les autres espèces.

La gastrotomie, ai-je dit, a pour but d’extraire de l’estomac le tabac qui a été ingéré et par suite d’empêcher l’absorption de ses principes ; elle permet en outre de combattre directement l’inflammation de la muqueuse gastrique. Elle consiste en une incision verticale pratiquée dans le flanc gauche à une égale distance de la dernière côte, de l’angle de la hanche et des apophyses transverses des vertèbres lombaires ; cette incision intéresse à la fois les parois du flanc et du rumen. Dans le principe, avant d’extraire les matières accumulées dans l’estomac, on mettait un linge sur la commissure inférieure de l’incision pour empêcher les matières de tomber dans le péritoine. M. Lafosse a imaginé un moyen plus simple ; il conseille de fixer les lèvres de l’incision faite au rumen avec celles des parois abdominales au moyen de deux points de suture. Une fois qu’on a vidé le rumen et qu’on a combattu l’inflammation de la muqueuse, une simple suture suffit pour