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auprès de prétendus guérisseurs, malheureusement trop répandus, et qui pour la plupart mériteraient mieux encore le titre de charlatan que celui d’empirique. Ces hommes ne contribuent pas peu, par leur effronterie presque toujours en rapport avec leur ignorance, à entretenir ou même à augmenter l’aveuglement des habitants des campagnes, avec lesquels ils se trouvent en rapports journaliers. Dès lors, le raisonnement perd tous ses droits, ils aiment mieux voir et toucher et leur conviction demande pour se former bien moins d’arguments et de conseils que l’exemple et la démonstration qui résultent des preuves matérielles.

On ne doit donc pas s’étonner, si les instructions et les enseignements des personnes habiles et éclairées qui les entourent, trouvent encore de nos jours un difficile accès auprès du plus grand nombre des agriculteurs et viennent échouer contre leur sotte incrédulité. Les uns dépourvus des éléments de savoir nécessaires, les autres ne voulant pas laisser de côté leurs vieilles habitudes, ils n’ont que faire des conseils utiles qu’on leur donne, tant qu’ils croient être dans la bonne voie, tant que leur bétail est en bonne condition de santé. Mais, quand le moment du danger arrive, que leurs animaux sont frappés, c’est alors seulement qu’ils ouvrent les yeux, qu’ils réfléchissent et prennent conseil : Cependant le moment du danger, comme on l’a dit bien justement, n’est pas celui de la prudence et de la réflexion. Il faut donc chercher à faire disparaître ces mauvais procédés, qui mettent en jeu les plus grands et les plus chers intérêts de l’agriculture.