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s’organise dans une plaie abrége le travail néoplasique qui doit s’effectuer à la surface, et par suite l’inflammation est peu intense ; mais elle existe, et pour qu’il en fût autrement, il faudrait que le tissu divisé ne possédât pas de vaisseaux.

Conditions locales requises pour la cicatrisation par première intention. — La parfaite contiguïté des lèvres de la plaie est la condition sine quâ non de la cicatrisation par première intention. Diverses circonstances s’opposent à ce que cette condition soit remplie, et constituent par suite des obstacles invincibles à ce mode de guérison. Ainsi se comportent les corps étrangers, le sable, la boue, l’urine, le matières fécales, etc…, qui font obstacle mécanique ou chimique à la réunion immédiate. Le sang se comporte assez souvent à la manière d’un corps étranger ; car il ne faut pas croire, après ce que nous avons dit de son organisation, que sa présence soit toujours favorable à la guérison ; elle peut, en effet, devenir nuisible quand le caillot est trop volumineux, qu’il écarte les lèvres de la plaie et se trouve ainsi avec cette dernière à découvert.

Une autre circonstance défavorable à la guérison immédiate est la fréquence des mouvements dans la région de la plaie et la tendance des lèvres à s’écarter, persistant malgré l’application des moyens de contention. Dans ces cas, il résulte, ou bien un défaut de contiguïté par suite de la déchirure des bords de la plaie, ou encore une forte tension dans les lèvres cutanées qui arrête la circulation capillaire dans ces parties et détermine par suite une gêne plus ou moins grande dans le développement des cellules.

Il est une autre condition presque aussi importante que celle du rapprochement exact des parties divisées, c’est le bon état de ces parties. S’il y a contusion de la plaie,