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jouent dans la guérison d’une plaie étant connu, nous n’avons plus qu’à voir comment les deux autres tissus essentiels y participent, ce qu’ils deviennent enfin quand ils sont le siège d’une solution de continuité. Se régénèrent ils au même titre que les tissus de cellules et conjonctif ? Au temps de Fabre, cette question était résolue par la négative ; aujourd’hui, c’est la réponse qu’on est encore obligé de faire en ce qui concerne le tissu musculaire. Quant au tissu nerveux, il se régénère ; la démonstration en est donnée depuis longtemps. Les expériences de Moero, Fontana, Cruikshank et de bien d’autres physiologistes célèbres, avaient établi ce fait, qu’àla suitedela section des nerfs, la sensibilité et la motilité des parties auxquelles ils se distribuaient avaient été recouvrées. Cependant, certains auteurs repoussaient cette idée de régénération, qui avait à leurs yeux l’inconvénient de rétablir sur ses anciennes bases la doctrine de la régénération des chairs, comme s’il n’était pas possible d’isoler la régénération partielle d’un tissu de la reproduction complète d’un organe. Les uns prétendaient que l’action nerveuse pouvait s’établir à travers une substance autre que le tissu nerveux ; d’autres soutenaient qu’elle pouvait s’exercer à distance ; la plupart, enfin, expliquaient le rétablissement des fonctions nerveuses au moyen des branches anastomotiques.

Cruveilhier prétendait que les observateurs qui avaient cru voir le rétablissement de la continuité étaient tout bonnement en présence d’une cicatrice fibreuse. C’est que, probablement, le célèbre anatomo-pathologiste avait fait ses propres observations sur un nerf trop longuement

excisé, car la régénération nerveuse à ses limites. Quoi qu’il en soit, après les travaux récents de M. Schiff,