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et par suite des accidents inflammatoires, ou tout au moins un ralentissement du travail néoplasique. Si on ajoute à cela le rôle fatigant qui est dévolu aux membres, on pourra concevoir, ce nous semble, la différence que présente la cicatrisation des plaies de ces derniers comparée à celle des plaies de la tête.

Du sujet affecté. — L’espèce à laquelle appartient le sujet, son âge, son tempérament, sa constitution et son état de santé ou de maladie, ont également leur part d’influence sur la marche de la cicatrisation.

1° Le mode d’expression du travail cicatriciel varie beaucoup, en effet, dans nos diverses espèces domestiques. Indépendamment de cette faculté plus grande que possèdent les animaux de réparer leurs pertes de substance par reproduction ou régénération à mesure qu’ils appartiennent à un degré plus inférieur de l’échelle zoologique, il existe des variations dans la cicatrisation dépendantes de leur organisation et de leur constitution spéciale.

Chez les solipèdes et notamment chez le cheval, il est très difficile d’obtenir une cicatrisation par première intention, même des lésions traumatiques les plus simples. À part les plaies de saignées, les ponctions, les incisions très nettes et très courtes, et celles résultant de la section sous-cutanée du tendon fléchisseur du pied, toutes les autres ne se cicatrisent qu’après un travail de suppuration. C’est que cette espèce est remarquablement prédisposée à l’élaboration du pus ; toute cause susceptible de provoquer une inflammation conduira certainement à ce résultat. Cependant le bourgeonnement est actif, et la plaie suppurante arrive rapidement à sa guérison.

Le bœuf se trouve placé dans des conditions complétement opposées à celles que nous venons de voir. Son