Page:Guiraud - De la vaccine.djvu/11

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découverte ? Un homme à peine connu dans la science, un docteur de village dont l’autorité n’avait aucun écho. Devait-on croire à ses affirmations sans arrière pensée ? Sa découverte avait certainement besoin d’une sanction, d’un certificat d’exactitude, de l’intervention des médecins de Londres pour faire ressortir le cachet de vérité qu’elle n’avait alors qu’à l’état latent. Quelque temps après, Larochefoucauld-Liancourt introduisit en France la pratique de la vaccination ; mais n’y donnant que des résultats peu satisfaisants, elle serait infailliblement tombée dans l’oubli, si Woodville ne fût venu à Paris pour y pratiquer des expériences avec du vaccin qu’il y avait apporté d’Angleterre, dans le but de lui restituer ses propriétés préservatrices. Ses expériences eurent un plein succès ; les doutes qui s’étaient élevés s’aplanirent, et l’usage de la vaccine finit par se vulgariser.

Dès ce moment, était-on suffisamment éclairé sur son histoire ? Nous dirons le contraire ; car beaucoup de questions y attendaient encore leur solution ; et puis, le champ était trop vaste pour être cultivé en un jour. Certainement, il était reconnu que la vaccine avait la propriété de préserver de la petite vérole. Mais l’avait-elle durant toute la vie du vacciné, comme Jenner avait bien voulu le dire ? Ce point était-il alors éclairci comme il l’a été plus tard ? La suite nous l’apprendra.

Les causes du cow-pox étaient-elles aussi connues ? Nous répondrons négativement à cette question, et pour une raison toute simple : c’est que l’affection qui nous occupe venait à peine de sortir de son berceau, c’est qu’on n’avait connaissance que de la vaccine de la vache.