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DISCOURS
SUR
L’HISTOIRE DE BELGIQUE[1].

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On peut avancer, sans crainte d’être accusé d’erreur, qu’aujourd’hui la littérature se réduit à l’histoire et au drame, au drame en récit dans un livre, au drame en action sur les planches d’un théâtre ; encore pour captiver l’intérêt, pour attirer la foule, est-il obligé d’adopter une couleur historique ; de sorte qu’à tout prendre l’histoire domine presque seule sur ce que naguères on appelait encore le Parnasse.

Doit-on s’en étonner ? à une époque positive comme la nôtre, les fictions ne sauraient plaire qu’en se calquant le plus possible sur la réalité. D’ailleurs l’histoire ne connaît plus de priviléges. Jadis on n’y inscrivait que les personnages éminents ; pour y être admis, il fallait un grand nom ou un diadème : on

  1. Ce discours a été lu à l’Académie de Bruxelles le 4 février 1836.