Page:Gustave Flaubert - Œuvres de jeunesse, I.djvu/113

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remède infaillible pour les maladies secrètes, m’ont déconcertée un peu ; alors j’ai réuni mes forces et j’ai donné la Chambre des Pairs, la mascarade, l’attentat du 28, et la loi Fieschi.

XXIII

J’aime la voix d’une vieille femme qui prie sur un mort.

XXIV

J’aime le tintement rauque et glapissant des cloches.

XXV

J’aime à entendre vibrer son marteau alors qu’il frappe minuit, et que les sorciers se rendent au sabbat avec des sifflements étranges et aigus.

XXVI

Je bondis de volupté quand je me vautre à mon aise dans un beau char de parade, quand les hommes déploient la vanité jusqu’au bout ; c’est un curieux spectacle.

Allons donc, chien, rends des honneurs au chien qui pourrit sur la borne !

Allons donc, société, rends donc des honneurs au riche qui passe dans un corbillard ; les chevaux, tout couverts d’argent, font étinceler le pavé ; les dais, reluisants d’or et de pierreries, sont magnifiques ; on fait des discours sur les vertus du défunt, il était libéral sans doute, et magnifique : les pauvres ont deux sous, un pain et un cierge ; il dépensait splendidement son argent.

Allons donc, chien, fais le panégyrique du chien que dévorent les corbeaux ; dis qu’il mangeait avec gloutonnerie son morceau de cheval qu’on lui jetait chaque soir.