Page:Gustave Flaubert - Œuvres de jeunesse, III.djvu/92

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comme elle se détachait des autres femmes ? on eût dit une auréole qui eût éclairé sa figure, n’est-ce pas ?

— Allons, allons, voilà que nous nous allumons encore !… Donc vous disiez tout à l’heure ?

— Moi ? je ne disais rien.

— Mais si, quand vous avez dit : pas si heureux que vous le croyez, peut-être.

— Oui, oui, répondit Henry, ramené par là de la beauté de la femme aimée à la haine que donne cet amour. Vous connaissez Ternande ?

— Ce jeune homme qui a une chevelure si fantastique et un habit vert ? oui, après ?

— Savez-vous le nom de cet autre qui remuait son lorgnon ?

— Non, n’importe ! continuez.

— Quand on s’est séparé ; à quatre heures, Mlle Aglaé a promis à Mme Renaud de venir lui faire une visite dans l’après-midi.

— Bon ! ensuite.

— Elle y est venue avec son frère, M. Dubois.

— Bien.

— Il faisait beau tantôt, vous savez ?

— Non, je ne sais pas, je dormais, allez toujours.

— N’ont-elles pas eu l’idée de vouloir faire un tour au bois de Boulogne ?

— Eh bien ?

— Ternande, qui venait, je ne sais pourquoi, voir M. Renaud, a rencontré l’autre dans la rue, ils sont venus tous les deux ; Mendès et Alvarès aussi se sont mis de la partie… il fallait avoir une rage d’équitation, vous avouerez, pour monter à cheval après avoir dansé toute la nuit.

— D’accord. Après ?… mais, mon Dieu, que j’ai mal au genou !

— C’est moi qui ai été avertir au manège d’envoyer des chevaux, nous sommes partis de chez M. Renaud en bon ordre, deux à deux ; Mlle Aglaé