Page:Gustave Flaubert - La Tentation de Saint-Antoine.djvu/19

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Antoine se baisse.

Tiens ! une coupe ! quelqu’un, en voyageant, l’aura perdue. Rien d’extraordinaire…

Il mouille son doigt, et frotte.

Ça reluit ! du métal ! Cependant, je ne distingue pas…

Il allume sa torche, et examine la coupe.

Elle est en argent, ornée d’ovules sur le bord, avec une médaille au fond.

Il fait sauter la médaille d’un coup d’ongle.

C’est une pièce de monnaie qui vaut… de sept à huit drachmes ; pas davantage ! N’importe ! je pourrais bien, avec cela, me procurer une peau de brebis.

Un reflet de la torche éclaire la coupe.

Pas possible ! en or ! oui !… tout en or !

Une autre pièce, plus grande, se trouve au fond. Sous celle-ci, il en découvre plusieurs autres.

Mais cela fait une somme… assez forte pour avoir trois bœufs… un petit champ !

La coupe est maintenant remplie de pièces d’or.

Allons donc ! cent esclaves, des soldats, une foule, de quoi acheter…

Les granulations de la bordure, se détachant, forment un collier de perles.

Avec ce joyau-là, on gagnerait même la femme de l’Empereur !