Page:Gustave Flaubert - La Tentation de Saint-Antoine.djvu/254

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les apellites.

Il l’a prise aux deux éléments, le bon et le mauvais ; il l’a rendue au mauvais et n’a rien rendu au bon.

les apollinaristes.

C’était la chair du Verbe et non la chair de Marie. Quel blasphème de soutenir qu’il tienne quelque chose d’une femme ; lui la pureté, lui l’esprit ! avoir séjourné dans un ventre !

les antidicomaristes.

Pourquoi pas ? tout ce qui naît sort du ventre de la femelle et le déchire en passant, comme pour le punir aussitôt de la vie qu’il en a reçue ; celui de Marie, femme de Joseph, dut être plus qu’un autre élargi et flétri ; car Jésus sans doute avait une tête énorme.

les ménandriens, les cérinthiens.

On n’a jamais vu un sage plus sublime.

les marcelliens.

Aussi l’adorons-nous, à côté de saint Paul, d’Homère et de Pythagore.

arius.

Horreur ! désolation ! triple enfer sur vous ! C’était Dieu ! Dieu le fils, créé par le Père, vous dis-je, et créateur lui-même de l’Esprit-Saint.

les métangismonistes.

Et qui était dans le Père comme un vase plus petit dans un plus grand.

les théodotistes.

Êtes-vous fous, braves gens ? quand aurez-vous fini vos sottises ? Le Christ était Theodotus, c’est sûr, on l’a connu.

les séthianiens.

Est-il possible de nier que ce ne soit pas Sem, fils de Noé !