Page:Hérodote - Histoire.djvu/5

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cours, ils s’emparèrent de Sardes, et y mirent le feu. Darius, ayant appris la part que les Athéniens avaient eue à la prise et à l’incendie de cette ville, jura de s’en venger. Il commença par remettre sous le joug les Ioniens. Les Ioniens soumis, il envoya contre les Athéniens une armée formidable. Les Perses furent battus à Marathon. À cette nouvelle, Darius, furieux, fit des préparatifs encore plus considérables. Mais, sur ces entrefaites l’Égypte s’étant soulevée, il fallut la réduire. La révolte de l’Égypte n’avait fait que suspendre la vengeance de Darius. Ce pays ne fut pas plutôt soumis, qu’il reprit le dessein de châtier les Athéniens ; mais sa mort, qui survint peu après, en suspendit l’exécution. Xerxès, son fils et son successeur, qui n’était ni moins ambitieux ni moins vindicatif que son père, non content de châtier les Athéniens, voulut encore subjuguer le reste de la Grèce. Résolu de marcher en personne contre les Grecs, il leva l’armée la plus nombreuse et la plus formidable dont on ait jamais entendu parler. Il équipa une flotte considérable, et pendant plusieurs années il ne s’occupa qu’à faire transporter dans les villes frontières de la Grèce les blés et les vivres nécessaires à la subsistance de cette multitude innombrable d’hommes. Il reçut d’abord un échec au pas des Thermopyles. Sa flotte ayant ensuite été battue à Salamine, il repassa honteusement en Asie ; mais, ayant laissé Mardonius en Grèce avec l’élite de ses troupes, ce général, vaincu à Platée, périt dans l’action avec la plus grande partie de son armée. Le jour même de la bataille de Platée, il se livra à Mycale, en Carie, un sanglant combat. Les Grecs y remportèrent une victoire signalée.

C’est ici qu’Hérodote termine son Histoire. On voit, par ce court exposé, qu’il y a dans toutes les parties de ce bel ouvrage une liaison intime ; qu’on n’en peut retrancher aucune sans répandre de l’obscurité sur les autres ; que notre historien marche avec rapidité, et que, s’il s’arrête quelquefois en chemin, ce n’est que pour ménager l’attention de ses lecteurs, et pour les instruire agréablement de tout ce qu’il leur importait de savoir.


LARCHER.