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Omnibus : Pl. d’Italie-Charonne. Tramways : Pl. de la République-Romainville || La Villette-Pl. de la Nation. Ouvert toute l’année, à partir de 7 h. du m. Pour annoncer la fermeture, on sonne une cloche, et les gardiens vous avertissent. (Au passage d’un enterrement se découvrir.) On peut visiter le cimetière en voiture si l’on ne suit que les grandes allées. On trouve au Pavillon des Conducteurs (à dr. de l’entrée) des Ciceroni et des Guides (5 fr. pour un touriste, 1 fr. par personne en plus) qui en 1 h. 1/2 font voir les principaux monuments.


plan du cimetière du père-lachaise

Avec notre Itinéraire, notre Plan, et les indications supplémentaires qu’on pourra demander aux gardiens, on peut se passer d’un cicérone. Il faudrait 4 jours pour visiter entièrement l’immense nécropole.

Dès la porte d’entrée, on aperçoit, au fond de l’Avenue Principale, le Monument aux Morts, de Bartholomé (V. plus loin).

En remontant cette avenue, tourner à dr. dans la première allée (qui conduit au Bureau du Conservateur) et prendre, à dr., le premier chemin, qui conduit au tombeau de Félix Faure. C’est un buisson de couronnes, un amoncellement de perles de verre multicolores, sous lequel disparaît totalement le monument funéraire.

Revenir sur ses pas et suivre le côté gauche de l’Av. principale. Sur une même ligne se succèdent les tombeaux de Visconti (m. 1854), l’architecte du Louvre ; des Dantan, statuaires (dans la décoration de ce tombeau, le lierre sculpté étreint les cariatides ) ; et de Rossini, dont les cendres reposent à Florence (m. 1868) ; d’Alfred de Musset (m. 1857), avec un buste en marbre blanc. Le saule que le poète a voulu sur sa tombe a été déjà remplacé trois fois.

Viennent ensuite : les tombeaux des généraux Clément Thomas et Lecomte, fusillés par la Commune (1871), de Lenoir et Varin (statue de Pleureuse) ; de Paul Baudry, l’auteur des belles décorations de l’Opéra (m. 1886). Son buste est couronné par la Gloire. La Douleur qui se lamente au bas de cette apothéose est une des plus belles œuvres de Mercié.

Le Monument aux Morts. Au bout de l’Avenue principale, la grandiose composition de Bartholomé.

Au milieu du vaste Mausolée, un couple franchit le seuil mystérieux de la Mort. A dr. des figures en haut-relief symbolisent l’épouvante humaine. Même préparé et résigné à sa fin, le Juste ploie les genoux. Vieillie, usée par les labeurs, une mère, le visage voilé par ses cheveux gris, pleure de ne pouvoir être utile encore à ceux qu’elle laisse. Toutes les femmes vont à la mort tremblantes, la face cachée, soutenues par la tendresse des hommes. Les enfants n’ont que la curiosité un peu craintive de ce qui arrivera. Enfin, une jeune fille envoie des baisers à ceux qu’elle regrette, à l’existence qu’elle eût voulu vivre.

Au-dessous, sur le soubassement du mausolée, l’artiste, selon la conception spiritualiste, a exprimé que la lumière de l’Immortalité et de la Consolation triomphe de l’Ombre des tombeaux.

Nous redescendons l’Av. principale en longeant les tombeaux du peintre Couture (m. 1879), sculptures par Barrias ; du philosophe Cousin (m. 1867), buste par Dantan ; de l’astronome Fr. Arago (m. 1853), buste par David.

Par l’Avenue du Puits, nous nous rendons au CIMETIERE ISRAÉLITE.

A dr., tombeau de Rachel, la grande tragédienne (m. 1858). A l’intérieur du monument, deux gigantesques Pensées symboliques. La façade est couverte d’inscriptions laissées par les visiteurs à la louange de l’artiste. — Plus loin, à g., tombeau des Rothschild (belle porte en bronze surtout