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44 DANGERS DE GUERRE ENTRE LES ÉTATS lorsqu'après des négociations et des conférences on lui eût donné nne sorte de dédommagement pour la perle qu'il prétendait avoir éprouvée. On ne veut pas ici censurer la conduite de cet Etat. Il crut sincère- ment, sans doute, que la décision lui causait un grief, et les Etats, comme les hommes, n'acquiescent qu'avec une grande répugnance aux décisions con- traires à leurs intérêts. Ceux qui ont été dans le secret des négociations qui ont suivi la contestation élevée entre cet Etat (1) et le district de Vermont, peuvent témoigner des op- positions que nous avons éprouvées de la part des Etats auxquels cette querelle était étrangère, commo- de ceux qui y étaient personnellement intéressés; ils peuvent attester le danger auquel eût été exposée la paix de la Confédération, si cet Etat eût essayé de soutenir ses prétentions par la force. Deux motifs étaient prédominants dans cette opposition, le pre- mier, c'était l'envie qu'inspirait notre puissance fu- ture ; l'autre, l'intérêt de certains individus jouissant d'une grande influence dans les Etats voisins, et qui avaient obtenu des concessions de terres du gou- vernement actuel de ce district. Les Etats mêmes qui faisaient valoir des titres en opposition aux nôtres, paraissaient désirer plus vivement se séparer de cet Elat que faire triompher leurs prétenlions personnelles. C'étaient New-Hampshire, Massachusetts et Con- necticut; New-Jersey et Rhode-lsland manifestèrent, en toute occasion, un zèle ardent pour l'indépen- dance de Vermont; et Maryland, jusqu'au jour où il fut alarmé par l'apparence d'une union de ce pays avec le Canada, entra avec opiniâtreté dans les mêmes vues. Ces petits Etats voyaient d'un œil ja- (I) L'Etat do New-York.