Page:Hamilton, Jay, Madison - Le Fédéraliste, 1902.djvu/124

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que des gouvernements de ce genre ont fonctionné de la manière que la distinction, rappelée ci-dessus, suppose être inhérente à leur nature ; mais dans plusieurs de ces gouvernements, il y a eu des exceptions assez nombreuses pour démontrer, avec toute l'évidence que peuvent produire des exemples, qu'il n'est point de règle absolue à cet égard. Et il sera clairement prouvé, dans le cours de cette étude, que dans la mesure où le principe qu'on cherche à établir a prévalu, il a causé d'irréparables désordres et ôté tout ressort au gouvernement.

La définition d'une République fédérative me semble être simplement un " assemblage de sociétés », ou une association de deux ou de plusieurs Etats en un seul Etat. L'étendue, les modifications et les objets de l'autorité fédérale, sont choses purement arbitraires. Tant que l'organisation particulière de chacun des membres ne sera pas détruite, tant qu'elle existera, en vertu des lois constitutionnelles, pour tous les objets d'administration locale, quoique dans une subordination absolue à l'autorité générale de l'Union, il en résultera, en pratique et en théorie, une association d'Etats ou une Confédération. La Constitution proposée, loin d'abolir les gouvernements d'Etats, les rend parties constituantes de la souveraineté nationale, en leur accordant une représentation directe dans le Sénat et les laisse jouir exclusivement de plusieurs importants attributs de la souveraineté. Cela s'accorde parfaitement avec l'idée qu'on se forme d'un gouvernement fédéral, en prenant ce mot dans son sens le plus raisonnable.

Dans la Confédération lycienne, laquelle était composée de vingt-trois Cités ou Républiques, les plus grandes avaient trois voix dans le Conseil commun ; les moyennes, deux: les petites, une seule. Le