Page:Hegel - La Logique subjective, Ladrange, 1854.djvu/25

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Dire de Dieu qu’il existe ou qu’il est, m’a toujours paru en donner une bien pauvre notion. Car étant tout ce qui est, il est (ou il a) nécessairement l’Être. J’ajoute avec Spinosa qu’il est plus que l’Être, étant aussi la substance des choses ; et plus encore, selon moi, puisqu’il en est la Notion ou l’Idée.

Ce que nous appelons en nous le moi ou l’individu, nous offre encore une image de l’Idée. Nous disons que nous avons des idées pour marquer que nous en avons un certain nombre ; mais en disant cela, nous savons très-bien que le moi n’est autre chose que l’ensemble de nos idées. Le moi n’est donc que la totalité ou la généralité de nos idées, plus une idée actuelle, d’une nature particulière, dans laquelle la notion du général s’unit et se confond à celle du particulier. Car on trouve toujours dans le moi l’ensemble ou la généralité de nos idées s’unissant au particulier et s’enveloppant pour ainsi dire l’un l’autre.

Quand on dit j’ai une idée, on s’imagine d’abord qu’une idée et le moi sont unis, dans cette locution, comme le seraient les deux parties, sujet et attribut, d’une phrase quelconque ; et l’on croit qu’avoir des idées est une qualité ou propriété du moi qui en a beaucoup d’autres en réserve, et qu’il faut entendre cette locution dans le même sens que l’on dit j’ai