Page:Henri Grégoire.- De la traite et de l'esclavage des noirs et des blancs, 1815.djvu/30

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des plus énormes[1], et néanmoins certains Colons voudroient le travestir en œuvre méritoire, en alléguant que le transport des Nègres en Amérique est un moyen de les convertir. Mais personne n’a porté plus loin cette hypocrisie du zèle que les armateurs de la Havane. En 1811, les Cortès extraordinaires avoient abrogé la traite, sur la proposition du curé Guridi, député de Thlascala. Le décret fut ensuite rapporté sur la demande des Havanois, les seuls Espagnols qui aient réclamé contre ce décret. L’avarice, couverte d’un voile religieux, prétendit que le christianisme étoit intéressé à ce qu’on perpétuât un commerce qui conduit tant d’individus au désespoir et au suicide. Un écrivain a couvert de honte les tartufes de Cuba. Par des preuves multipliées, il établit que la traite a répandu en Afrique des préventions qui, en fermant dans cette contrée les portes au christianisme, ont accéléré les progrès du

  1. V. I. Thimoth. 1. 10.