Page:Henri Grégoire.- De la traite et de l'esclavage des noirs et des blancs, 1815.djvu/45

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quels en Angleterre les prédicateurs ont appelé fréquemment l’attention de leurs auditoires. La France qui, depuis un siècle révolu, fait à Dieu et aux vérités saintes une guerre impie, a bu dans le calice des douleurs : qui sait si la lie ne lui est pas encore réservée ? Ce langage, il faut bien s’y attendre, sera travesti et traité de fanatisme par certains personnages : c’est un de ces désagrémens pour lesquels on m’a fait contracter l’habitude de la plus entière résignation.

Depuis long-temps, nos plaintes accusent les forbans des puissances Barbaresques ; il est flétrissant pour l’Europe qu’elle n’ait pas encore employé des mesures vigoureuses à la répression de ce brigandage devenu, depuis vingt ans, plus calamiteux. Autrefois, de respectables Missionnaires alloient consumer leur vie dans les bagnes africains et adoucir les peines des esclaves en les partageant ; d’autres ecclésiastiques faisoient dans les pays catholiques des collectes destinées au rachat des captifs. Ces sources de bonnes œuvres sont presque taries, par la suppression des corporations religieuses et la persécution dirigée contre les