d’Allemens, fourragent les domaines du sieur dudict lieu et de ses tenanciers, mesmes qu’ils ont entrepris de surprendre le chasteau de l’Allemans. De quoy je suis fort marry, et desavouë telles façons de faire ; resolu de punir rigoureusement tous ceus qui feront de telles entreprises et courses sur les choses qui appartiennent audict sieur d’Alemans, lequel j’ayme et tiens au reng de mes bons serviteurs. Aussy il est lieuctenant de mon cousin, monsieur le prince Dauphin[1], se tenant ordinairement prez de sa personne ; qui ne m’est moins agreable que s’il se tenoit prez de moy. Et d’aultant que je m’asseure grandement de la bonne affection qu’avez à mon service et que telles façons de faire vous sont desplaisantes, je vous ay bien voulu escrire ce mot pour vous prier empescher de vostre puissance tous ceulx sur qui vous commandez et aultres, de ne porter aucune nuisance à choses qui appartiennent audict sieur de l’Allemens, et punir ceulx qui les vouldront entreprendre. À quoy je suis certain que vous employerez affectueusement, comme aussy vous vous pouvez asseurer que je ne lairray passer aulcune occasion de vous faire congnoistre l’amitié que je vous porte et la bonne estime en quoy je vous ay. Et sur ce, je prieray le Createur, Monsr de Melon, vous tenir en sa saincte garde. De Fleis[2], ce xxve octobre 1580.
- ↑ François de Bourbon, prince de Dombes, dauphin d’Auvergne, fils aîné de Louis de Bourbon, duc de Montpensier, et de Jacqueline de Longwy, fut connu sous le nom de prince dauphin pendant la vie de son père. Il lui succéda en 1582 dans le duché de Montpensier et dans ses autres seigneuries, fut gouverneur de l’Orléanais, de la Touraine, du Maine, du Perche, du Dauphiné, de la Normandie, et mourut à Lisieux le 4 juin 1592.
- ↑ Le Fleix, près de Sainte-Foy-la-Grande, en Bordelais, est aujourd’hui dans le département de la Dordogne.
