Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/11

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et les enfants soient heureux ! N’inflige aucun châtiment, et, pour la joie du monde, ô roi, regarde en père toutes les créatures ! »

Puis elle sortit de la salle, et monta vers le sommet de la royale demeure.

On était aux approches du printemps. Les oiseaux volaient autour des terrasses ; ils chantaient dans les arbres. Les jardins étaient fleuris, et, aux étangs, s’épanouissaient largement les lotus. Et, tandis que montait la reine vers son heureuse retraite, des cordes harmonieuses et des flûtes résonnèrent d’elles-mêmes, et, sur le palais, une grande lumière brilla, une lumière parfaite, qui rendait sombre la clarté du soleil.

II


À l’heure même où naissait le printemps, Mâyâ endormie eut un songe.

Elle vit un jeune éléphant qui descendait du ciel. Il était blanc comme la neige des montagnes, et il avait six fortes défenses. Mâyâ vit qu’il entrait dans son sein, et les Dieux, par milliers, lui apparurent ; ils chantaient pour elle des louanges impérissables, et Mâyâ sentit qu’il n’y avait plus en elle inquiétude, haine ni colère.

Elle s’éveilla. Elle était joyeuse, d’une joie que