Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/206

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« Il faut, dit-il, que nous enlevions cette femme. Je l’ai aimée, je l’aime encore, elle m’appartiendra. »

Les amis applaudirent au projet du jeune homme. Souprabhâ fut entourée, sans qu’elle s’aperçût de rien, et, tout à coup, on se précipita sur elle. Mais, comme on allait la saisir, elle envoya sa pensée vers le Bouddha, et aussitôt elle s’éleva dans les airs. Le peuple accourait ; Souprabhâ, quelque temps, plana sur lui, puis, d’un vol majestueux et pur comme le vol des cygnes, elle regagna la demeure sacrée.

Et des cris montaient vers elle :

« Sainte, ô sainte, tu nous rends manifeste la puissance des fidèles, la puissance du Bouddha. Sainte, ô sainte, il ne serait pas juste que tu fusses condamnée aux mortels plaisirs de l’amour. »




IV


Le roi Prasénajit avait une fille nommée Viroupâ. Elle était en âge d’être mariée. Malheureusement, elle était fort laide, et il n’y avait ni prince ni guerrier qui consentit à la prendre pour femme. Les marchands mêmes la dédaignaient.

Or, un riche étranger, du nom de Ganga, vint s’établir à Çrâvastî. Le roi pensa : « Ce Ganga