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{{Nr||PREFACE.|v

groſſiers, qui ſans elle n’auroient plus de motifs pour s’abſtenir du crime & du vice. Vous regardez la réforme des préjugés religieux comme impoſſible ; vous jugez que les Princes, qui peuvent ſeuls l’opérer, ſont trop intéreſſés à maintenir leurs ſujets dans un aveuglement dont ils profitent. Voilà, ſi je ne me trompe, les objections les plus fortes que vous m’ayez faites, je vais tâcher de les lever.

D’abord je ne crois pas qu’un livre puiſſe être dangereux pour le peuple. Le peuple ne lit pas plus qu’il ne raiſonne ; il n’en a, ni le loiſir, ni la capacité : d’un autre côté, ce n’eſt pas la religion, c’eſt la loi qui contient les gens du peuple, & quand un inſenſé leur diroit de voler ou d’aſſaſſiner, le gibet les avertiroit de n’en rien faire. Au ſurplus, ſi par hazard il ſe trouvoit parmi le peuple un homme en état de lire un ouvrage philoſophique,

il eſt certain que cet homme ne

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