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VIIJ
PREFACE.

occupés à ſe nuire, pour plaire à la grandeur, & pour ſe tirer de la miſere. Les Rois furent appellés les images de Dieu ; ils furent abſolus comme lui ; ils créerent le juſte & l’injuſte ; leurs volontés ſanctifierent ſouvent l’oppreſſion, la violence, la rapine ; & ce fut par la baſſeſſe, par le vice & le crime, que l’on obtint la faveur. C’eſt ainſi que les nations ſe ſont remplies de citoyens pervers, qui, ſous des chefs corrompus par des notions religieuſes, ſe firent continuellement une guerre ouverte, ou clandeſtine, & n’eurent aucuns motifs pour pratiquer la vertu.

Dans des ſociétés ainſi conſtituées, que peut faire la religion ? Ses terreurs éloignées, ou ſes promeſſes ineffables, ont-elles jamais empêché les hommes de ſe livrer à leurs paſſions, ou de chercher leur bonheur par les voies les plus faciles ? Cette religion a-t-elle influé ſur les mœurs des Souverains,