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ix
PREFACE.

qui lui doivent leur pouvoir divin ? Ne voyons-nous pas des Princes, remplis de foi, entreprendre à chaque inſtant les guerres les plus injuſtes ; prodiguer inutilement le ſang & les biens de leurs ſujets ; arracher le pain des mains du pauvre, pour augmenter les tréſors du riche inſatiable ; permettre & même ordonner le vol, les concuſſions, les injuſtices ? Cette religion, que tant de Souverains regardent comme l’appui de leur trône, les rend-elle donc plus humains, plus réglés, plus tempérans, plus chaſtes, plus fidéles à leurs ſermens ? Hélas ! Pour peu que nous conſultions l’hiſtoire, nous y verrons des Souverains orthodoxes, zélés & religieux juſqu’au ſcrupule, être en même tems des parjures, des uſurpateurs, des adulteres, des voleurs, des aſſaſſins, des hommes enfin qui agiſſent comme s’ils ne craignoient point ce Dieu qu’ils honorent de bouche. Parmi ces cour-