Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/23

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ples modernes, l’éducation publique ſe borne à enſeigner des langues inutiles à la plûpart de ceux qui les apprennent ; au lieu de la morale, on inculque aux Chrétiens, les fables merveilleuſes & les dogmes inconcevables d’une religion très-oppoſée à la droite raiſon : dès le premier pas que le jeune homme fait dans ſes études, on lui apprend qu’il doit renoncer au témoignage de ſes ſens, ſoumettre ſa raiſon, qu’on lui décrie comme un guide infidéle, & s’en rapporter aveuglément à l’autorité de ſes maîtres. Mais quels ſont ces maîtres ? Ce ſont des prêtres, intéreſſés à maintenir l’univers dans des opinions dont ſeuls ils recueillent les fruits. Ces pédagogues mercénaires, pleins d’ignorance & de préjugés, ſont rarement eux-mêmes au ton de la ſociété. Leurs ames abjectes & rétrécies ſont-elles bien capables d’inſtruire leurs éléves de ce qu’elles ignorent elles-mêmes ? Des pédans, avilis aux yeux