Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/31

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ſpiré n’ait la faculté de ſoulever les ſujets contre l’autorité, de ſemer la diſcorde, de briſer les liens qui uniſſent les citoyens entr’eux, de troubler la paix publique pour des opinions. Le Souverain, quand il voudra, pourra contenir le ſacerdoce lui-même. Le fanatiſme eſt honteux quand il ſe voit privé d’appui ; les Prêtres eux-mêmes attendent du Prince les objets de leurs deſirs, & la plûpart d’entr’eux ſont toujours diſpoſés à lui ſacrifier les intérêts prétendus de la religion & de la conſcience, quand ils jugent ce ſacrifice néceſſaire à leur fortune.

Si l’on me dit que les Princes ſe croiront toujours intéreſſés à maintenir la religion & à ménager ſes Miniſtres, au moins par politique, lors même qu’ils en ſeront détrompés intérieurement ; je réponds qu’il eſt aiſé de convaincre les Souverains par une foule d’exemples, que la religion Chrétienne fut cent fois nuiſible à leurs