Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(19)

les poſſeſſions de leurs voiſins, comme l’héritage que Dieu même leur avoit aſſigné.

Fiers de la protection de Jehovah[1], les Hébreux marcherent à la victoire ; le ciel autoriſa pour eux la fourberie et la cruauté ; la religion, unie à l’avidité, étouffa chez eux les cris de la nature, et ſous la conduite de leurs chefs inhumains, ils détruiſirent les nations Chananéennes avec une barbarie qui révolte tout homme en qui la ſuperſtition n’a pas totalement anéanti la raiſon. Leur fureur, dictée par le ciel même, n’épargna, ni les enfans à la mammelle, ni les vieillards débiles, ni les femmes enceintes, dans les villes où ces monſtres portèrent

  1. C’étoit le nom ineffable du Dieu des Juifs, qui n’oſoient le prononcer. Son nom vulgaire étoit Adonaï, qui reſſemble furieuſement à l’Adonis des Phéniciens. V. Mes recherches ſur le deſpotisme oriental.