Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Certes lienny, vne aultre choIe, Sire,
M’a mis en main laL plume pour t’efcrire.
Voyant par toy les arts croiftre & fiourir,
Qi ont cuydé au parauant perir :
Ét que delia deux deeffès courtoifes,
Litterature, & les Armes Francoifes,
Par ton moyen tele amour ont enfemble,
Q, impofsibIe et que Ion les defafTemble :
Tant reluyfans, que leur claire fplendeur
FaiCt du beau lis cognoiftre la grandeur.
reftois rnarrye, & non pas fans raifon, -
Qen fi heureufe & dorée faifon,
Ta France fut d’ung Homere priuée.
Si de Ion nom, la gloire et arniuée,
(Comme Ion &) aux plus loingrains Barbares,
Indois, Perfans, Borifthenois, Tartares,
Et fi les mers & defers n’ont peu faire
Oeulx el’loignez du prefent hemyfphere, -
Priuez encorde veoir le Pol Ar9ique,
N’ayent entendu cet oeuure poétique,
Saichans au vray la perte, & les regretz
Des bons Troiens, & la ioye des Grecs.
Il m’a femblé que ta France prifée
Tant de Pallas, & Mars fauorifée,
Deuoit auoir pour fa perfeion,
De cet Aurheur propre traduction.
Et pour ce faire, Ô prince trefpuif’fant,
lay detiné vng tien obeifrant
Humble fubge& Salel, que tu recois
Et mez au renc des poetes Francois :
Auquel defia ta Royale faneur,
À fait goufter du frui6 de Ion labeur.