Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/57

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    Qui, aura veu mouſches à miel ſoigneuſes,
Sur le printemps ſortir des roches creuſes,
Et voletans à troupes & monceaux,
Sentir les fleurs des petitz arbriſſeaux :
Penſe qu’ainſy ſortoient de routes pars,
Grands & petitz, en divers lieux eſpars,
Suyvans leurs Chefz, & d’un ardant courage
S’aſſembloient tous ſur le bord du rivage.
    La Renommée à ſon aeſle legiere,
De Iuppiter tres prompte Meſſagiere,
Voloict par tout : & à voix redoublée,
Les incitoit d’aller à l’aſſemblée
Dont au grand bruit du peuple qui venoit,
Trembloit la terre, & l’air en reſonnoit.
Heureux eſtoit qui pouvoit d’aventure
Place trouver entre tant de murmure,
L’un preſſoit l’autre : & avec ce preſſer,
Taſchoit touſjours de plus pres ſ’avancer.
Mais les heraux par neuf fois tant crierent,
Qu’on feit ſilence, & les Grecs tant prierent
D’ouïr leur Roys, que chacun ſ’appareille
À leur preſter & l’eſprit & l’aureille.
    Agamemnon ce pendant ſ’appreſta,
Et ſur un lieu bien eminent monta,
Tenant en main le beau ſceptre doré,
Du dieu Vulcan jadis elaboré :
Qui le bailla par tres ſoigneuſe cure,
À Iuppiter, Iuppiter à Mercure,
Mercure apres en preſent le donna
Au grand Pelops : Pelops l’abandonna
À Atreus : & Atreus mourant.
Au fort Thieſte, avec le demourant.