Page:Homère - Odyssée, traduction Leconte de Lisle, 1893.djvu/291

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RHAPSODIE XIX



Mais le divin Odysseus resta dans la demeure, méditant avec Athènè la mort des Prétendants. Et, aussitôt, il dit à Tèlémakhos ces paroles ailées :

— Tèlémakhos, il faut transporter toutes les armes guerrières hors de la salle, et, quand les Prétendants te les demanderont, les tromper par ces douces paroles : — Je les ai mises à l’abri de la fumée, car elles ne sont pas telles qu’elles étaient autrefois, quand Odysseus les laissa à son départ pour Troiè ; mais elles sont souillées par la grande vapeur du feu. Puis, le Kroniôn m’a inspiré une autre pensée meilleure, et je crains qu’excités par le vin, et une querelle s’élevant parmi vous, vous vous blessiez les uns les autres et vous souilliez le repas et vos noces futures, car le fer attire l’homme.

Il parla ainsi, et Tèlémakhos obéit à son cher père et, ayant appelé la nourrice Eurykléia, il lui dit :