Page:Homère - Odyssée, traduction Leconte de Lisle, 1893.djvu/400

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Puis, ayant construit l’aimable jouet, il fit résonner chaque note à l’aide du plektre ; et la tortue, sous sa main, résonna, sonore ; et le Dieu, excité par son œuvre, chanta admirablement. De même, des adolescents, dans l’âge fleuri, se piquent les uns les autres par des railleries au milieu des repas.

Et il chantait Zeus Kronide et Maia aux belles sandales, quand ils se charmaient de leur amour, et sa propre naissance ; et il annonçait son nom illustre, et il célébrait les compagnes et les belles demeures de la Nymphe, et les trépieds et les bassins durables.

Il dit ces choses, mais il eut d’autres pensées dans son esprit. Et il déposa la lyre creuse sur le berceau sacré. Puis, désirant des chairs, il sauta de la demeure odorante sur une colline, méditant dans son esprit une ruse profonde, telle que les voleurs en méditent à l’heure de la nuit noire.

À la vérité, Hèlios tombait, sous la terre, dans l’Okéanos, avec ses chevaux et son char ; et Hermès parvint en courant aux montagnes ombragées de la Piériè, où les bœufs immortels des Dieux heureux ont leurs étables et paissent les prairies non fauchées et désirables.

Alors, le fils de Maia, le vigilant Tueur d’Argos, sépara du troupeau cinquante vaches mugissantes, et il les chassa, vagabondes, par un endroit sablonneux, ayant effacé leurs traces, car il n’oubliait pas son art rusé. Et il tourna les sabots de devant en arrière, et ceux de l’arrière en avant, et lui-même marchait à reculons. Et il jeta aussitôt ses sandales sur le sable de la mer, et il en tressa d’autres, incroyables et merveilleuses, enlaçant les rameaux des tamaris et des myrtes. Puis, ayant lié ce faisceau de feuillage frais, il attacha sans crainte, sous ses pieds, ces sandales légères avec leurs feuilles. Et, portant ces sandales, l’illustre