Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ait un caractère politique, dis-je à Persigny ; je veux être promu officier pour mes œuvres littéraires ; j’attendrai.

J’attendis quatre années sans impatience. Ce fut le prince Napoléon qui me fit cette surprise. J’étais alors inspecteur général des Beaux-Arts.

On a beaucoup parlé sur les croix d’honneur ; on n’a pas dit un mot des croix de tous les pays qui, sous l’Empire, étoilaient les revers d’habit d’un grand nombre d’artistes, de poètes et de journalistes. J’ai été créé trois ou quatre fois commandeur : Russie, Espagne, Italie. Je ne parle pas des croix de chevalier. Entre autres, l’empereur du Brésil, à qui je ressemblais à s’y méprendre, surtout quand il fut découronné, et qui, dans un dîner, dit un soir, en souriant : « Quand j’ai donné la croix à Arsène Houssaye, j’ai cru me décorer moi-même. »

En ce temps-là, la mode fut pour les croix, à ce point que Mirès eut l’idée fort ingénieuse de vouloir acheter l’île de Chypre et d’y créer