Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/112

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beauté dans l’art et de l’esprit avant la lettre. C’était un vrai plaisir de franchir le seuil de ces salons, toujours fermés aux non-valeurs, toujours ouverts aux grands artistes, aux grands poètes, aux grands mondains.

Les salons de la comtesse de Castellane étaient souvent transformés en théâtre. On jugeait qu’une vraie fée présidait là aux plaisirs des autres. La comtesse de Castellane avait conservé les traditions de ces grands seigneurs du dix-huitième siècle, qui ne faisaient jamais bâtir un château, ni un hôtel, sans s’inquiéter de la salle de spectacle. Le théâtre Castellane était un vrai théâtre, presque pareil au théâtre du Palais-Royal.

Chez la charmante comtesse, les comédies étaient représentées devant un parterre de grands seigneurs et de duchesses. Le 25 mars 1851, à la représentation de la Comédie à la fenêtre, il n’y eut pas moins de trois cents spectateurs, et quels spectateurs ! Louis XIV, quand il donnait la co-