Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/119

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du Saint-Sacrement, de Mérimée. En un mot, il y avait des siffleurs à tout propos.

Brindeau et Maillart ne voulaient pas qu’on sifflât de belles choses ; ils promirent de souffleter toute la série d’imbéciles qui voulaient faire la loi sur la première scène française, sifflant, de-ci, de-là, les comédiens comme les auteurs. C’est alors qu’un soir Brindeau administra une gifle, qui eut un grand retentissement, à un jeune chenapan chassé de la claque avec un de ses pareils. Ce soufflet calma les esprits rebelles.

Brindeau était quelquefois difficile à vivre. Un soir, il rencontre un chroniqueur au café de la Régence.

— Dis donc, gamin, on me dit que tu as mal parlé de moi dans une de tes feuilles de chou.

— Avec plaisir, dit le chroniqueur en riant.

Sur ce mot, Brindeau le soufflette.

— Avec plaisir, dit, à son tour, le comédien, éclatant de rire.