Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/143

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VI

Comme toutes les grandes âmes, la nièce de Lamartine fut douce envers la mort. D’ailleurs, cette contemplative fut toujours la meilleure des femmes. Elle veillait sur la toute petite fortune qui restait au poète sans jamais se fâcher, quoique les chiffres aient toujours appelé le combat, comme a dit un philosophe. Elle avait hérité de son oncle le droit d’asile dans le chalet de la Muette. Quand on lui dit que la Ville de Paris désirait reprendre son chalet, elle obéit à ce désir, en acceptant une rente viagère qu’elle aurait pu exiger plus généreuse, puisque ses années ne lui donnaient pas l’espoir de vivre longtemps.

Cette bonne et gracieuse créature, dont le nom restera dans l’histoire des lettres, avait