Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/31

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que tous les réalistes patentés qui s’imaginent être vrais parce qu’ils n’ont pas le rayon.

Étudiez de près l’Âne mort et le Chemin de traverse, étudiez ses cent et un contes, ses mille et un feuilletons, vous reconnaîtrez que toute l’histoire intime du dix-neuvième siècle est là, vivante par fragments, comme vous trouvez dans l’atelier d’un peintre de génie la créature humaine, de face, de profil, de trois quarts. On entre dans l’œuvre de Jules Janin comme dans un atelier : ici un fusain, là une gouache, plus loin une ébauche, çà et là de vivantes peintures qui ont l’âme, qui ont le regard, qui ont la parole.

Que de trouvailles inattendues !

On a déjà trop oublié l’œuvre de Jules Janin. Quand on remue cette montagne de sable fin, on s’étonne d’y trouver tant d’or pur !

La sottise de la plupart des critiques, ceux-là qui ne laisseront rien après eux, c’est de n’être jamais content de rien, hormis d’eux-